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Histoire et origine du thé

Histoire et origine du thé

02 March 2022

Histoire et origine du thé

Appréciée ou détestée, cette boisson fascine depuis longtemps. Balzac était de ceux qui décriait cette boisson et la qualifiait “d’excitant moderne”, tandis qu’Amélie Nothomb en fait l’apologie “c’est mon secret, ma potion [...] le thé noir me procure une énergie bouillonnante pour écrire”. Chaque année, 10 % de français en plus sont séduits par cette boisson venue de l’autre bout de la planète. Découvrez l’histoire de ce breuvage aux vertus thérapeutiques incroyables.

Les origines de cette boisson

L’origine du thé est enveloppée de mystères et de légendes, laissant la place à de poétiques hypothèses.

En Chine, l’histoire raconte qu’un jour, aux alentours de 2737 av. J-C, Shen Nung, père de l’agriculture et divinité à tête de bœuf, décida de se reposer à l’ombre d’un buisson. Il demanda à l’un de ses serviteurs de lui apporter une tasse d’eau chaude. Dans celle-ci, quelques feuilles de l’arbuste se seraient détachées puis auraient alors infusées. Shen Nung, agréablement surpris par ce goût, ordonna que la plante soit cultivée à travers le pays.

Dans la culture bouddhiste, l’origine de cette boisson prend une tout autre forme. Bodhi Dharma, moine bouddhiste persan d’origine indienne qui a vécu entre le Vème et le VIème siècle de notre ère et inventeur du zen Chinois, s’en alla prêcher le bouddhisme en Chine. Afin d’accomplir au mieux sa mission, il aurait fait le serment de ne pas dormir pendant 7 ans. Un jour, sentant le sommeil le gagner, il aurait alors mâché des feuilles cueillies sur un théier. Les vertus toniques de cette plante lui auraient permis de mener à bien sa mission, sans s’endormir. C’est ainsi qu’il demanda à ce que cette plante soit cultivée sur tout le territoire de l’empire du Milieu. Mais cette légende possède une seconde version dans laquelle Bodhi Dharma se serait endormi malgré lui. Pris de honte, il se serait coupé les paupières. Des arbres à thé auraient alors pris racine à l’endroit de sa mutilation.

L’arrivée du thé en Europe

Bien que le thé fût populaire en Chine et en Asie depuis le VIIIème siècle, celui-ci fut introduit en Europe bien plus tard : au XVIIème.

Au cours de la première moitié du XVIIème siècle, les Hollandais avaient le monopole de l’importation du thé. En effet, la compagnie des Indes hollandaises, souhaitant être les premiers à vendre du thé à travers l’Europe, venta les mérites de plantes européennes concurrentes, à savoir la sauge et la bourrache, aux Chinois, mais aussi aux Japonais, mettant en avant leurs vertus thérapeutiques. Ainsi, ils réussirent à acheter du thé à bas prix.

À la fin des années 1660, l’Angleterre interdisait l’importation de produits venant de Hollande. C’est ainsi qu’elle confia la négociation du thé avec la Chine, à la Compagnie des Indes orientales.

En France, la boisson se fit connaître à peu près à la même période qu’en Angleterre, mais ne connut, d’abord, qu’un engouement modéré. Ce n’est qu’en 1784, soit un siècle plus tard, avec l'allègement des taxes sur ce produit, que le thé commencera à être apprécié dans l’hexagone.

La démocratisation de la boisson venue d’ailleurs

Au XIXè siècle, le thé se démocratise peu à peu en Occident. Les pays du nord de l’Europe, comme l’Angleterre, le Danemark ou encore les Pays-Bas sont les plus gros importateurs et consommateurs de thé à cette époque. Outre Atlantique, c’est New-York qui s’impose comme le deuxième marché le plus important au monde, après Londres.

Bien que le thé se démocratise, il n’en reste pas moins réservé à une certaine élite. En France, il était associé aux femmes de la haute bourgeoisie, qui se réunissaient lors de salons mondains ou littéraires. Le thé devint alors la boisson de l’élégance et du raffinement. 

En Angleterre, c’est tout l’inverse qui se produisit. Avec plus de 30 millions de kilos de thé consommés par an par les Britanniques, la boisson a su atteindre l’ensemble des couches sociales et gagner le cœur de la population.

La culture du thé et le développement des plantations au niveau mondial

Jusqu’au milieu du XIXème siècle, la Chine était l’unique fournisseur de thé en Occident. Néanmoins, c’est à cette époque que la culture du théier a commencé à s’étendre à d’autres pays. Ainsi, l’Inde (en 1834), la Malaisie (en 1870) ou encore le Sri Lanka (en 1876) développèrent peu à peu leurs propres cultures de jardins de thé. À présent, le marché du thé est dominé par quatre pays producteurs : la Chine, l’Inde, les îles de Ceylan (au Sri Lanka) et au Kenya. En effet, le thé fut introduit en Afrique à la fin du XIXème siècle et connut un essor fulgurant dans les années 1920, d’abord au Mozambique, puis au Cameroun, au Burundi et enfin au Kenya. Ce dernier est aujourd’hui le premier exportateur de thé au monde et le deuxième producteur mondial.

Quelques chiffres sur le thé

À travers le monde, le thé est consommé dans plus de 80 % des foyers, ce qui fait de cette boisson la deuxième la plus bue au monde, après… l’eau. On estime à environ 25000 le nombre de tasses consommées à chaque seconde sur la terre.

Les Indiens et les Chinois sont les deux plus gros consommateurs de thé au monde, avec une consommation respective estimée à 22 et 18 %.

En France, 2 Français sur 3 boivent du thé de manière régulière, soit 3 fois plus qu’il y a 10 ans. Cependant, la consommation individuelle de thé par an, en France, est estimée à 250 g, contre 2,3 kg en Angleterre !

Les vertus des feuilles de thé

Si le thé est tant apprécié et qu’il connaît un tel engouement, c’est bien parce qu’il possède de nombreuses vertus. Tout d’abord, les feuilles du théier contiennent des polyphénols, des molécules anti-oxydantes, protectrices des cellules. De plus, le thé réduit les risques d’Accident Cardio Vasculaires (AVC), joue également un rôle important relatif à la stimulation cérébrale et aide à lutter contre le diabète. 

Mais si le thé possède autant de bienfaits pour notre organisme, il est important de le choisir en fonction de son type. En effet, il existe du thé noir, vert, blanc, rouge, et même bleu, et tous ne présentent pas les mêmes propriétés.

  • le thé vert prévient des cancers, aide à mincir et lutte contre le vieillissement de la peau.
  • le thé noir maintient l’organisme en bonne santé, aide à la concentration et lutte contre le mauvais cholestérol.
  • le thé blanc est excellent pour le cœur, il booste le métabolisme et renforce le système immunitaire.
  • le thé rouge, en plus d’être un excellent drainant, possède des vertus spasmodiques et favorise donc la digestion.
  • le thé bleu, quant à lui, aide à lutter contre le vieillissement de la peau et des cellules, il est chargé en minéraux (magnésium, potassium et manganèse) et soigne l'eczéma.

Le thé est une boisson riche d’histoire et de secrets aux bienfaits infinis. Pendant longtemps, les Français ont délaissé cette boisson, mais un engouement nouveau se fait ressentir depuis plusieurs années. Le thé se consomme à tout moment de la journée, en toute saison, en version chaude ou glacée. Peut-être devrions-nous nous inspirer de nos voisins britanniques qui disent que “Le chemin du paradis passe par une théière”.

 

Sources :

Les carnets gourmands : Le Thé, d’Annie-Perrier-Robert (éditions du Chène)

Culture nutrition - Des consommateurs nombreux et dépensiers - Journal du net

Syndicat du thé et des plantes à infusion : côté chiffres

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